Going Deep avec la vulnérabilité
« La vulnérabilité, ce n’est pas un spectacle. C’est une porte vers notre vérité, notre unicité, l’autre, l’amour et tout le mystère de la vie. »
— Mic
On parle souvent de vulnérabilité comme si c’était un concept cute, une tendance dans le monde du développement personnel.
Mais dans le vrai de vrai, la vulnérabilité, c’est brut. C’est nu. C’est vrai, sans filtre, ce n’est ni beau ni laid, sans retouche. Peu importe l’âge, le background, la culture.
C’est dire : je ne vais pas bien sans vouloir être sauvé.
C’est dire : j’ai peur sans savoir si ça va passer.
C’est oser se montrer sans savoir comment on va être reçu.
Ce n’est pas une faiblesse. Ce n’est pas juste un partage cute. C’est une puissance tranquille. Un acte de courage.
Parce qu’être vulnérable, c’est accepter de ne pas contrôler l’impact qu’on aura. Lâcher prise sur le résultat.
La vulnérabilité, c’est l’art de se montrer sans masque. De dire « je ressens ça » même si c’est flou, inconfortable, pas sexy.
Pour moi, c’est une offrande, c’est le plus beau cadeau qui existe. C’est ouvrir son cœur au lieu de montrer son égo. C’est dire à la vie : je ne sais pas où tu m’amènes, mais je suis là.
C’est déposer l’armure, le bouclier, le flafla et rester debout.
La performance de la vulnérabilité
J’ai longtemps pensé que je me montrais vraiment.
Mais avec du recul, je vois que des fois, je racontais mes émotions, mais je ne les vivais pas.
Je les verbalisais, je les comprenais, mais je ne descendais pas jusqu’à la racine.
Je voulais être perçu comme « authentique », « vrai », mais en arrière de ça, je voulais surtout être aimé. Ne pas déranger. Garder une image inspirante.
C’est subtil, mais c’est là.
Et je le vois aussi autour de moi.
On partage des moments touchants, mais toujours avec un petit filtre. Des mots bien pensés, parfois répétés d’une histoire qu’on a racontaient plusieurs fois, ou emprunter d’un partage qu’on a bien aimé.
Et à force de faire ça, on perd un peu le contact avec ce qui est vivant là maintenant. Je peux te raconter plein de moments difficiles de ma vie, mais, te les faire ressentir, te montrer l’impact qu’ils ont sur moi encore aujourd’hui est beaucoup plus challengeant.
Souvent quand quelqu’un me pose une question, je ferme les yeux, respire et ressens. De cet espace-là, je nomme ce que je ressens. Non pas ce que j’ai ressenti la veille ou même plus tôt, mais ce qui est là maintenant.
Parfois les gens rient, ne comprennent pas pourquoi je ferme les yeux, pourquoi je respire.
Mais je continue. La vulnérabilité c’est ce qui se vit maintenant. C’est les émotions qu’on ressent dans le moment présent.
Alors c’est quoi, être vraiment vulnérable ?
La vulnérabilité, c’est la capacité à se montrer dans ce qu’on vit intérieurement, sans chercher à tout contrôler ou à se protéger.
C’est reconnaitre nos limites, nos émotions, nos doutes — et oser les exprimer, même sans garantie de réception ou de compréhension.
C’est quand tu shake en dedans, mais que tu restes là.
C’est quand tu ne sais pas, et que tu l’assumes.
C’est quand tu n’as rien à prouver. Juste à être.
Ça ne veut pas dire tout dire, n’importe quand, à n’importe qui. Il y a de bons moments, bons endroits et bonne personne à qui s’ouvrir.
Tu as le choix, en fait c’est toi qui décides à 100%.
Mais ça veut dire se choisir, dans ce qui est vrai maintenant et parfois, ça veut dire garder pour soi, parce qu’on n’est pas prêt.
Je me rappelle d’un moment avec une amie qui me disait que j’étais fermé et qu’elle voulait juste connecter avec moi, avec mon cœur.
J’ai pris un moment, une pause et j’ai compris. Je ne voulais pas lui donner accès à mon cœur. Je me suis mis à rire!
Je lui ai dit : « C’est vrai!! Tu as raison, je suis fermé, parce que je n’ai pas envie de m’ouvrir avec toi! Et c’est OK!
Je venais d’intégré que j’avais le choix.
Je peux dire oui ou dire non. Ça m’appartient et la réaction de l’autre ne m’appartient pas.
Comment faire pour cultiver une vraie vulnérabilité ?
Voici ce que je pratique, et que j’offre en toute humilité :
1. Ralentir.
Quand tu vis quelque chose, prends un moment. Respire. Sens ce qui se passe dans ton corps. Avant de mettre des mots, ressens.
2. T’observer avec honnêteté.
Quand tu veux partager quelque chose, demande-toi :
Est-ce que je le fais pour me connecter, ou pour être aimé ?
Ça change tout.
3. Choisir les bons espaces.
Entoure-toi de personnes qui peuvent te tenir dans l’amour et non pas le jugement.
Des gens qui ne te demandent pas d’aller bien, mais d’aller vrai.
4. Te pratiquer dans l’intimité.
Écris ce que tu n’oses pas dire. Dis-le à voix haute seul dans ta chambre. Parle à ton miroir, à ton journal, à ton chat ou à tes plantes. Commence par là.
5. Accepter que ce soit inconfortable.
La vulnérabilité, ce n’est pas un sentiment agréable. Ce n’est pas censé être smooth. C’est normal que tu aies une boule dans la gorge. Que tu doutes. Que tu veuilles reculer.
Mais chaque fois que tu restes, même un peu, tu muscles ton cœur. Tu fais des reps (comme au gym) du muscle de la vulnérabilité.
La vulnérabilité, ce n’est pas un objectif. C’est un chemin.
Ce n’est pas quelque chose à performer, mais à habiter.
Et si on arrêtait d’essayer d’être inspirants ?
Et si on osait juste être vivants ?
Pas parfaits. Pas réparés. Juste là.
Présents, humains, vibrants.
C’est là que le cœur parle.
Et c’est là, je crois, que tout commence.
Love
M